famille

Traduction d’Arthur Adamov – Ivanov (12h. – 5f. – Dur?e 2h15) : Ce premier drame achev? suscita par sa nouveaut? un vif mouvement d?opinion. Ivanov est banal. Ivanov est extraordinaire. Il brille comme un trou noir autour duquel tourne et jase tout un petit monde ridicule ou poignant : parasites, richards, cyniques saisis sur le vif avec un humour implacable, trompant leur ennui aux cartes ou noyant leur d?sespoir dans la vodka. Au c?ur de cette soci?t? malade, Ivanov se d?bat sous les ruines de ses id?aux.?Anna, sa femme, est mourante et ne le sait pas ; la jeune Sacha, sa voisine, r?ve de lui offrir un nouveau bonheur. Hommes et femmes, hostiles ou amicaux, tous ont quelque chose ? lui demander : de l?amour, de l?argent, des actes. Ivanov est comme assi?g?. Cern?. Et depuis un an ? peu pr?s, il n?en peut plus??

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La Mouette (6f.-3h-Dur?e 1h40) : La Mouette, fut la seconde pi?ce importante compos?e par Tch?khov. La mouette?est le symbole de l’histoire de Nina, aim?e par Konstantin qui lui a ?crit une pi?ce. Persuad?e de sa vocation d’actrice, elle s’enfuit avec Trigorine, un ?crivain reconnu, amant de la m?re de Konstantin. Mais elle ne rencontrera pas la r?ussite, reni?e par sa famille et d?laiss?e par son amant.

Extrait d’Ivanov

? IVANOV. Choura, au nom du ciel, quelle imprudence ! Ton arriv?e peut avoir un effet d?sastreux sur ma femme.

SACHA. Elle ne me verra pas. Je suis venue par l’entr?e de service. Je m’en vais tout de suite. Mais j’?tais inqui?te : tu vas bien ? Pourquoi es-tu rest? si longtemps sans venir ?

IVANOV. Ma femme est d?j? ulc?r?e sans ?a, elle est presque mourante, et toi tu viens ici. Choura, Choura, c’est de l’inconscience, c’est inhumain.

SACHA. Que pouvais-je faire ? ?a fait deux semaines que tu n’es pas venu, tu ne r?ponds pas aux lettres. Je me suis rong?e les sangs. Je m’imaginai que tu souffrais affreusement ici, que tu ?tais malade, mort. Je n’ai pas dormi en paix une seule nuit … Je m’en vais tout de suite … Mais dis-moi au moins : tu vas bien ?

IVANOV. Non, je me tourmente, les gens me tourmentent sans arr?t. Je suis simplement ? bout de forces . Et maintenant c’est toi ! Comme tout ?a est p?nible, comme c’est anormal. Choura, comme je suis coupable, oui, coupable ! … » p 126

Extrait de La Mouette

? TREPLIEV. J’ai ?t? assez l?che pour tuer cette mouette, aujourd’hui. Je la d?pose ? vos pieds.

NINA. Qu’est-ce qui vous arrive?

TREPLIEV. Bient?t je me tuerai de la m?me fa?on.

NINA. Je ne vous reconnais plus.

TREPLIEV. Oui, depuis que j’ai cess? de vous reconna?tre. Vous avez chang? ? mon ?gard, votre regard est froid, ma pr?sence vous g?ne.

NINA. ces derniers temps vous ?tes devenu irritable, vous vous exprimez sans cesse de fa?on incompr?hensible, en usant de je ne sais quels symboles. Et cette mouette-l? aussi, c’est s?rement un symbole, mais excusez-moi, je ne le comprends pas… Je suis trop simple pour vous comprendre. ? p 208

IVANOV suivi de LA MOUETTE d’Anton TCHEKHOV

Traduction de Michel Adamov – Dans Oncle Vania, le vieux professeur S?r?briakov est venu se retirer ? la campagne, dans la maison de sa premi?re ?pouse. Cette arriv?e perturbe la vie paisible de Sonia, la fille du professeur, et d?oncle Vania, qui ? eux deux exploitent tant bien que mal le domaine. D?autant que l?attention des proches, y compris celle de Vania, se cristallise bient?t sur El?na, la seconde et tr?s d?sirable ?pouse.
Dans ce drame, la capacit? de Tchekhov ? reproduire des atmosph?res, sa langue m?me signalent l?essentiel : que la beaut? vient de la simplicit? et que les personnages puisent dans le quotidien, m?me trivial et r?sign?, le sens de leur existence.

Les Trois Soeurs, se d?roule dans une ville de province, perdue dans l’immense Russie, trois s?urs s’ennuient, mais esp?rent : Moscou, le retour de l’enfance, la vraie vie… Tout est encore possible le deuil est fini, la vie attend. La vie s’?croule, sans ?v?nement. Les officiers vont et viennent. Tous s’accrochent aux mots, mais les mots tuent ou s’usent. Les trois s?urs n’iront jamais ? Moscou. Elles ont tout perdu, m?me l’espoir de partir.?

Extraits Oncle Vania

? SONIA. Vous n’?tes pas satisfait de la vie ?

ASTROV. J’aime la vie en g?n?ral, mais notre vie, provinciale, russe, ?triqu?e, je ne peux plus la supporter et je la m?prise, de toutes les forces de mon ?me. ? p 78

?SEREBRIAKOV. Mes amis, mais qu’est-ce que tout ?a veut dire ? la fin ? Eloignez-moi de ce fou ! Je ne peux plus vivre sous le m?me toit que lui. Il vit ici, presque ? c?t? de moi … Qu’il aille habiter au village, dans l’annexe, sinon c’est moi qui m’en irai d’ici, car rester dans la m?me maison que lui, je ne peux pas …

ELENA ANDREIEVNA. Nous partirons d’ici aujourd’hui m?me ! Il faut donner des ordres sans perdre une minute.

SEREBRIAKOV. Le plus nul des hommes !

SONIA. Il faut ?tre charitable papa ! Oncle Vania et moi sommes si malheureux ! Il faut ?tre charitable ! Rappelle-toi quand tu ?tais plus jeune, oncle Vania et grand-m?re passaient des nuits ? traduire pour toi des livres, ? recopier tes manuscrits … des nuits, des nuits enti?res ! Oncle Vania et moi nous travaillions sans rel?che, nous n’osions pas d?penser pour nous un kopeck, nous t’envoyions tout … Nous n’?tions pas des bouches inutiles ! Je ne parle pas comme il faut, ce n’est pas ce qu’il faut dire, mais tu dois nous comprendre papa … Il faut ?tre charitable !  » p 108

Extraits Les Trois Soeurs

? IRINA. Oh, que je suis malheureuse … Je ne peux pas travailler, je n’irai plus travailler. Assez, assez ! J’ai ?t? t?l?graphiste, maintenant je suis employ?e ? l’administration municipale et je d?teste, et je m?prise tout ce qu’on me donne ? faire … Je vais avoir vingt-quatre ans, ?a fait d?j? longtemps que je travaille, mon cerveau s’est dess?ch?, j’ai maigri, j’ai enlaidi, j’ai vieilli, et rien, rien, aucune satisfaction, le temps passe et j’ai tout le temps l’impression qu’on s’?loigne de la v?ritable, de la belle vie, qu’on s’en ?loigne toujours plus, pour aller dans on ne sait quel pr?cipice. Je suis d?sesp?r?e, et que je sois encore en vie, que je ne me sois pas tu?e jusqu’ici, je ne le comprends pas. ? p 215

?OLGA. Nous reverrons-nous un jour?

VERCHININE. Sans doute non. Ma femme est mes deux fillettes passeront encore deux mois ici. Je vous en prie s’il leur arrivait quelque chose, ou si elles avaient besoin …

OLGA. Oui, oui, bien s?r. Soyez sans crainte. Demain il ne restera plus en ville un seul militaire, tout ne sera plus que souvenir, et pour nous, ?videmment, commencera une vie nouvelle. Rien ne se passe comme nous le voudrions. Je ne voulais pas devenir directrice et pourtant c’est arriv?. ?a veut dire que nous n’irons pas ? Moscou.  » p 243

Un grand classique universel, tableau poignant de vies qui s’effilochent.

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