Résumé
Monologue – La Dame (volontairement déshumanisée par son absence de nom), seule en scène, explique les règles de bonne conduite à adopter en toutes circonstances (naissance, baptême, décès…) pour vivre en bonne intelligence avec le reste du monde. Naître, ce n’est pas compliqué. Mourir, c’est très facile. Vivre, entre ces deux événements, ce n’est pas nécessairement impossible. Il n’est question que de suivre les règles et d’appliquer les principes pour s’en accommoder, il suffit de savoir qu’en toutes circonstances, il existe une solution, un moyen de réagir et de se comporter, une explication aux problèmes, car la vie n’est qu’une longue suite d’infimes problèmes, qui, chacun, appelle et doit connaître une réponse. Appuyé sur le livre des convenances, des usages et des bonnes manières, faisant toujours référence, sans jamais rien laisser passer de sa propre nature intime, cette bête incontrôlable qui ne laisse parler que son cœur, c’est bien risible, faisant toujours référence et ne voulant pas en démordre, à la bienséance, l’étiquette, les recommandations, le bon assortiment des objets et des personnes, le ton et l’ordre, on se tiendra toujours bien, on sera comme il faut, on ne risquera rien, on n’aura jamais peur.
Extraits
“LA DAME. Si l’enfant naît mort, est né mort, il faut quand même, tout de même, déclarer sa naissance, déclarer sa mort, et un médecin devra attester que la mort a précédé la naissance. Ainsi que cela commence. Si l’enfant naît vivant, est né vivant, si l’enfant est vivant, il arrive parfois que cela arrive, si l’enfant naît vivant, sa naissance doit être déclarée à la mairie du lieu où la mère a accouché. La déclaration doit être faite dans les trois jours suivant l’accouchement, après il serait trop tard, on n’obtiendrait l’inscription de l’acte de naissance qu’au prix de mille ennuis, de mille dépenses, ce n’est pas négligeable, et de peines, encore, édictées par le code. Cette obligation, la déclaration à la mairie du lieu, cette obligation appartient au père. Elle lui revient.“
« LA DAME. La jeune épousée, elle, ne paraît qu’au dernier moment; elle descend l’escalier, portant à la main le dernier bouquet blanc que lui adressa, le matin, celui qui est déjà son mari, de par la loi civile. Elle est pleine de sa fraîcheur matinale. Elle est habillée avec une simplicité relative. Les diamants sont de trop et nous exclurions même les riches et lourdes dentelles. La toilette doit être virginale et non fastueuse. Robe de satin à longs plis, en hiver; draperies aériennes de soyeuse mousseline des Indes en été, guirlandes parfumées des fleurs de l’oranger, mêlées aux roses blanches et myrtes, n’est-ce pas la plus adorable des parures sous le nuage du voile ? Au plus ajouterions-nous un fil de perles au cou de notre fille. “
Distribution
Nb. de femmes : 1 | Nb. d'hommes : Aucun | Nb d'interprètes : 1
Durée
80 min.