Résumé
Les monologues ont une longue tradition au théâtre et ils peuvent revêtir les formes les plus diverses. Certaines époques qui se souciaient peu ou différemment d’un rendu naturaliste du monde – le théâtre de Shakespeare mais aussi le théâtre intime de Strindberg – s’accommodaient bien du monologue. Mais il s’agissait là de tirades plus ou moins longues au sein même des pièces et non pas de pièces entières sous forme de monologues. Les trois textes que Fabrice Melquiot nous propose ici n’ont rien à voir avec les monologues classiques. On peut les appeler « pièces comme monologues » et en allant plus loin on peut y discerner une forme caractéristique de l’écriture contemporaine. L’auteur ne choisit pas cette forme pour mieux s’accommoder des contraintes propres au théâtre (notamment le manque de moyens) mais parce qu’elle correspond à un théâtre qu’on pourrait appeler celui de l’individu solitaire en quête d’un autre ; les lieux de l’action sont des endroits encore inouïs au théâtre (aéroport ou garage par exemple). Dans « C’est ainsi mon amour que j’appris ma blessure », au petit matin, après une nuit bien arrosée, un homme attend son avion à l’aéroport de Madrid. Une jeune femme est assise près de lui et l’homme nous livre, juste pendant le temps de l’attente, un flux d’observations où le désir prime peut-être sur la sensation de la perte mais où le manque reste le leitmotiv. Qu’est-il devenu au juste, l’homme, à notre époque ?
Distribution
Nb. de femmes : Aucune | Nb. d'hommes : 1 | Nb d'interprètes : 1
Durée
min.