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Le Silence, de Nathalie Sarraute

Figure majeure de la vie littéraire française dans la seconde partie du XXe siècle, Nathalie Sarraute, avec son essai l’Ère du soupçon paru en 1956, a été une des initiatrice du Nouveau roman. Des ouvrages tels que Tropismes ou Enfance sont aujourd’hui des classiques incontournables.

Le théâtre de Nathalie Sarraute est fait de non-dits et de suspensions. On songe évidemment à Pour un oui pour un non, succès continu depuis sa création en 1981, où la défaillance du discours accompagne la défaillance des relations humaines. Ce thème est approfondi dans chacune de ses pièces et trouve un point d’aboutissement dans Le Silence.

Ils sont six à vouloir parler ensemble. Six personnages qui n’ont pas de nom mais qui constituent un groupe par la conversation. Ils ne s’échangent rien d’intéressant. Les banalités les rapprochent. Ils ont un problème : un septième personnage ne parle pas. Il s’appelle Jean-Pierre. Le silence de Jean-Pierre les interpelle. Il les empêchent de discuter entre eux. Ils ne pensent plus qu’à cela. Rien n’aura plus d’importance pour eux que de rompre ce silence.

Il est timide. Oui, c’est ça, vous l’avez dit, madame. Voilà. Il ne faut pas chercher ailleurs. Pourquoi irait-on se mettre martel en tête ? Voilà. C’est la timidité. On va dire ça. On va le répéter. Il est timide. C’est merveilleux comme ça rassure. Quels calmants, ces mots si précis, ces définitions. On cherche, on se débat, on s’agite, et tout à coup tout rentre dans l’ordre.

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